Le téléphone sonne

Je laisserai le téléphone sonner, je le regarderai en hésitant et en me demandant s’il serait mieux de répondre. Dans ce mince écran, j’entrevois ce que l’on deviendrait.

Une seule impulsion, un geste à peine conscient, et tout basculerait. Je songerai à la discussion qui s’entraînerait si je venais à décrocher. Tout pourrait être, nous pourrions être. Et si je répondais, qu’est-ce que cela changerait ?

Je t’écouterais prétendre que tu seras là, et je serais emportée par la douceur qu’implique la désillusion, les promesses ne sont que le reflet du vent emporté par le temps. Je croirais en toi et j’y placerais mon espoir. Je laisserais la balance basculer, et je m’imaginerais décrocher et me sentir enfin soulagée à l’écoute de ta voix, j’aurais le sentiment que l’affliction me décharge enfin de ce fardeau que je porte sur mes épaules.

Mais la réalité me ramènera à elle : je n’ai pas décroché, je l’ai laissé filer.
Cet appel mourra doucement et la douleur sera percutante, poignante.

Et ce silence sera lourd, mais il exprimera les réponses que j’ai cherchées dans des discussions riches, remplies de virgules à n’en plus fi

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Rue interstellaire - comète/suisei