Le foyer des cendres

Il ne me reste que l’ombre de celle qui m’aurait aimé. Elle a quitté ma vie, épuisée de vivre mon instabilité.
Éreintée d’attendre désespérément que celui pour qui elle croit être éprise la considère. Ce qu’elle pense éprouver n’est que pure fantaisie, elle ne fait que glorifier l’être que je suis,
elle aime un fantôme qui erre dans sa vie. Mais aujourd’hui, elle est partie et il n’y aura pas de retour possible, je l’ai compris en voyant ses yeux rougis par les larmes.
Il nous fallait nous rencontrer et nous quitter sans jamais songer à nous retrouver, c’était une rencontre inévitable avec une fin inéluctable.

J’ai brisé l’espoir qu’elle plaçait en moi et j’ai tué ce soleil qui brillait en elle. Nous sommes deux âmes solitaires, même le ciel ne peut nous venir en aide et je suis cet être en qui elle a cru se reconnaître. J’ai été, pour elle, un foyer plein de rêves et me voilà désormais source de sa peine.

C’est une femme spéciale, inégalable, elle m’en voudra à jamais de lui avoir fait croire qu’elle l’était pour moi.
Le soleil continuera de se lever à l’est, la pluie tombera et le vent soufflera, mais ce que nous avons ressenti la première fois que nous nous sommes vus, jamais plus n’existera.

Je ne voulais pas l’affectionner, je souhaitais simplement la collectionner.
L’épais brouillard qui aveuglait sa vérité s’en est allé, mon souvenir, qui hantait son esprit, s’est quant à lui dissipé dans l’oubli de l’éternité.