Ciel pleure
Le plus difficile lorsque tu perds l’être d’une histoire qui n’a jamais existé, c’est de songer à ce que vos vies auraient été, si vos destinées avaient fait le choix de se croiser un peu plus longtemps. C’est comparable à ce film qui ne s’enregistrera jamais sur la bobine.
Te sens-tu désemparé à l’idée de t’être attaché à cette perfection qui n’était en réalité qu’un soupçon de mensonge ? T’entraînant sur la chute de la désillusion, douloureuse et transperçante : vérité.
La pluie et les larmes s’entremêlent, toutes deux échouées sur mon visage, et c’est comme si mon chagrin se confondait à celui de l’univers.
Il y a une sorte d’amertume dans toutes ces écritures et je sais désormais que tout ceci n’est pas cette lueur d’espoir parsemant mon ciel tout noir.
Il n’y a plus que cette chaise, vide, rencontrée au cours de ma quête, qui n’est en fait rien de plus qu’une âme solitaire.
Et tu sais, souvent je l’observe, cette chaise, en me demandant sans cesse : qu’ai-je fait pour subir toute sa souffrance ? Et me voici aujourd’hui à compter chaque séquelle que la vie me laisse.
Parfois elles me font mal, un peu, beaucoup, passionnément, jusqu’à la mort. La douceur de nos mots autrefois échangés s’est échouée sur le rivage d’une tragique destinée.
Est-ce le ciel qui pleure ? Ou est-ce ton cœur qui gronde de douleur ?
Je cherche encore le nom de ces lettres qui ne connaîtront jamais leur destinataire. Nous ne sommes pas deux êtres qui s’aiment, il n’y a que nos cœurs qui saignent.
Tu vois comme l’histoire aurait pu être belle à quelques lettres près.
La mer me chuchote à chaque instant qu’il faut pardonner, qu’il faut oublier, oublier l’amour d’une histoire qui n’a jamais été.
Par le cruel rappel qu’elle a été témoin de la fin de tout ce que j’ai écrit, elle me chante des mélodies tristes, c’est la fin de tout ce que nous avons chéri.
Courir et fuir, vivre et mourir, et je ne suis désormais qu’un souvenir.
Peut-être que je pourrais protéger ton cœur de la pluie, mais je ne peux empêcher son inexorable chute. Est-ce pour cette raison que nous n’aurions jamais pu nous aimer ?
Et pourrais-je un jour songer que ceci n’est pas une fatalité ?
Immensité du vide dans ta poitrine, l’absence est pesante et ce silence fait tant de boucan.
Les gouttes de pluie emportent avec elles les lambeaux d’une histoire manquée, c’est le train que l’on rate à quelques instants près.
On mérite d’être aimé même quand on se sent incapable d’aimer, et je crois que tout n’est qu’une question de volonté. Alors merci de m’avoir tant inspirée, et de rien pour le courage de m’en être allé.
Le jour se lève et le soleil m’observe prendre la mer, le large s’efface comme notre histoire, il se disperse dans le brouillard de cette journée que j’ai autrefois trouvée maussade.